Acquisition de deux carnets de dessins et croquis
Grâce au mécénat de MM. Olivier Obst et Frank Troncoso, la Société des Amis de Versailles a récemment offert au Château deux carnets de dessins et croquis, réalisés vers 1698 par les ducs d’Anjou...
Le Trianon fut l’un des endroits favoris de Louis XIV pour se reposer, un refuge champêtre. Le parc qui l’entoure inspira grandement le roi pour la décoration intérieure de Trianon. De fait, dès 1689, la galerie du Grand Trianon reliant le salon des Parfums et le Salon frais, a été décorée à la demande du roi Louis XIV d’un cycle de vingt-quatre toiles figurant des vues des jardins de Versailles et de Trianon. Vingt et une d’entre elles sont de Jean Cotelle (1646-1708), deux d’Étienne Allegrain (1644-1736) et une de Jean-Baptiste Martin (1659-1735).
Ces peintures constituent un témoignage historique des inventions décoratives d’André Le Nôtre à Versailles, aujourd’hui disparues ou modifiées. Elles sont également une illustration magnifiée des jardins que Louis XIV appréciait tant et qu’il décrivit avec minutie dans sa Manière de montrer les jardins de Versailles, également vers 1689.
Commandés probablement dès 1687, terminés entre 1689-1691, et accrochés probablement vers 1693, les tableaux de la galerie du Grand Trianon ont une histoire peu connue au XVIIIe siècle. Au début du XIXe, les toiles de la Galerie des Cotelle ont été décrochées des cimaises du Grand Trianon sur ordre de Napoléon Ier, mises en réserve au musée du Louvre, modifiées dans leur format, voire pliées pour certaines. En 1837, elles reviennent au Château pour être exposées dans le musée d’histoire de France. Mais c’est seulement en 1913 qu’elles reprennent leur place à Trianon après avoir été de nouveau restaurées.
En 2013, un bilan général sur l’état de conservation des peintures de la galerie du Grand Trianon établit que quinze peintures requéraient, de manière urgente et indispensable, une restauration fondamentale concernant le support et la couche picturale. Une intervention légère – appelée « bichonnage » – est réalisée sur cinq autres tableaux. Vingt-cinq restaurateurs ont participé à cet ambitieux chantier.
De 2014 à 2017, la Société des Amis de Versailles a financé la restauration de six tableaux de Cotelle et d’une peinture d’Étienne Allegrain. Cette dernière a été restaurée grâce à un mécénat collectif de donateurs fédérés par la Société des Amis. Parmi les tableaux de Cotelle, la Vue de l’entrée du Labyrinthe avec le Cabinet des Oiseaux a été restaurée grâce au don de Messieurs Olivier Obst et Frank Troncoso. La restauration des cinq autres tableaux a été financée en partenariat avec la Fondation du Patrimoine.
Nous remercions chaleureusement tous les donateurs qui ont permis à la Société des Amis d’apporter un financement global de 198 471 euros au Château pour cette campagne..
La Montagne d’eau se trouve au milieu du bosquet de l’Étoile. Au milieu du bassin figurent Alphée poursuivant Aréthuse devant des nymphes effrayées au premier plan; dans le ciel, Diane conduit son char.
Le Bosquet de l’Étoile fut l’un des premiers bosquets aménagés à Versailles par André Le Nôtre en 1666. Il se présente alors tel un cabinet de verdure aux allées tracées en étoile et connu par la suite de nombreuses modifications.
À la suite de la tempête de 1999, une replantation complète des franges boisées du bosquet de l’Étoile a été effectuée.
Dans le fond du bosquet de l’Arc de Triomphe, un édifice qui donne son nom au bosquet, est composé d’un frontispice et de trois portiques ornés de jets d’eau. Sur les autres côtés, des buffets dorés en gradins sont accompagnés d’obélisques triangulaires ajourés. Sur le premier plan, des nymphes et des amours portant les attributs de la chasse accompagnent Apollon sur son char. Dans le ciel Vénus et les grâces accueillent Mars.
Ce bosquet n’abrite aujourd’hui plus que la fontaine de la France triomphante qui a été récemment remise en place.
Au premier plan, devant les parterres de Trianon, la déesse Flore endormie est visitée par Zéphyr voltigeant dans les airs. Flore est entourée de nymphes et d’amours. Lys, roses, tubéreuses composent un bouquet devant sa couche. Au fond, on distingue le palais de Trianon.
Ce tableau conserve le souvenir d’un des bosquets disparus de Versailles. En premier plan, il illustre la toilette de Vénus et dans le fond, des amours dansent sur la scène.
Créé entre 1671 et 1674 par André Le Nôtre, le Bosquet du Théâtre d’Eau était, de tous les bosquets, la composition la plus aboutie avec une multitude de fontaines dont les effets d’eau jouaient avec les architectures végétales et de treillage. Mais ce bosquet s’avéra rapidement fragile et cher d’entretien et reçu de premières modifications en 1704. Malgré cela, il continua de se détériorer et fut détruit en 1775 sous le règne de Louis XVI.
Le paysagiste Louis Bench, associé à l’artiste Jean-Michel Othoniel, ont redonné vie au Théâtre d’Eau en mettant à l’honneur au cœur des jardins et pour la première fois de façon pérenne, la création contemporaine française. Le bosquet a été inauguré et rouvert au public en mai 2015, sous son nom original de bosquet du Théâtre d’Eau.
Sur le devant du tableau, des prêtresses couronnées de fleurs offrent un sacrifice. Dans les airs, Jupiter et Junon, assis sur des nuages, sont environnés des dieux de l’Olympe.
Le Parterre d’Eau se trouve en face de l’avant-corps du Château. Ses deux bassins reflètent la lumière et éclairent la façade de la galerie des Glaces. Pour Le Nôtre, la lumière est un élément du décor, au même titre que la verdure, l’ombre s’équilibre avec la clarté.
Construit dès 1669 par André Le Nôtre, le Bosquet du Labyrinthe fut achevé en 1675 lorsque Charles Perrault conseilla à Louis XIV de le remanier de manière à servir à l’éducation du Dauphin. Comprenant trente-neuf fontaines illustrant les fables d’Esope, il fut l’un des bosquets les plus célèbres de Versailles.
Le tableau de Jean Cotelle date de 1688 et représente l’état du Bosquet de 1675. Au premier plan, des nymphes et des amours prennent des oiseaux dans leurs filets.
Cette restauration a été rendue possible en 2015 grâce à messieurs Olivier Obst et Frank Troncoso.
Mal entretenu au XVIIème siècle, le bosquet du Labyrinthe fut détruit sous Louis XVI pour le remplacer par un nouveau bosquet, l’actuel Bosquet de la Reine.
Cette toile représente le bosquet dit « de la Salle des Festins ». Nous pouvons voir une île entourée d’un canal rythmé par une cinquantaine de jets d’eau. Des promeneurs profitent du bosquet et leur petite taille reflète bien le démesure des fontaines. Nous pouvons même reconnaitre Louis XIV dans le fond du tableau, donnant la main à une mystérieuse dame masquée…
Ce bosquet, conçu par André Le Nôtre, fut détruit au XVIIIème siècle, quelques années seulement après la réalisation de la peinture. Ce tableau d’Allegrain constitut ainsi le dernier témoin de ce bosquet disparu de Versailles.
Pour aller plus loin :
Retrouvez tous les détails de la restauration des tableaux de Cotelle dans les articles suivants issus des Carnets de Versailles :
Le mystère de la galerie des « Cotelle »
Et les dieux vinrent aux jardins
Partition florale au Grand Trianon
Ainsi que dans cette vidéo du Château de Versailles :