1775. Marie-Antoinette est bien ennuyée… Un an auparavant, elle a reçu en cadeau le domaine du Trianon. Mais les lieux ne correspondent pas à son goût, ni à la mode. Les tracés rectilignes des jardins, leur symétrie et les parterres inventés par les Français ne lui conviennent pas. La reine veut se débarrasser de ce parc un peu vieillot !
Des travaux sont donc lancés pour tout accorder à la nouvelle mode. On sacrifie même les serres du jardin botanique. Marie-Antoinette ne s’intéresse pas aux plantes rares qu’on peut y trouver. Il lui faut une nature vivante et pittoresque. Rien ne doit être emprisonné ou aligné : la reine a soif de liberté et elle entend mener sa vie dans un jardin à son image.
On creuse une rivière, on plante des centaines de saules dans le parc ainsi que des milliers d’arbustes non taillés. Mais attention, tout doit avoir l’air naturel ! Comme si la main de l’homme n’était pas intervenue… Champs, cascades, rochers, rien ne manque à ce jardin champêtre. C’est ce qu’on appelle le « jardin à l’anglaise », qui doit être irrégulier et libre. Une illusion puisque ce paysage censé imiter la campagne anglaise est totalement artificiel.
Aucune importance ! Au terme des travaux, la reine est ravie. Elle est tellement fière de son jardin qu’elle offre des tableaux le représentant à ses invités. Mais ces jardins à l’anglaise ne font pourtant pas que des heureux… Mécontent de leur coût, le roi Louis XVI ne se présente même pas à leur inauguration, deux ans après le début des travaux !
Pour documenter cette histoire des jardins de Versailles, le château a acquis en 2008 un dessin du premier projet d’aménagement des jardins anglo-chinois du Petit Trianon commandé par Marie Antoinette. Avec la participation des Amis de Versailles, bien sûr… Ceux-ci se montrent d’ailleurs toujours plus actif pour conserver la splendeur des jardins de Versailles : ils ont notamment adopté trois bancs en 2021 dans le Jardin Français du Petit Trianon et des tulipiers du Bosquet de la Reine !
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