ART PARIS : entretien avec Guillaume Piens, Directeur
Publié le 04 septembre 2021
Du 9 au 12 septembre, Art Paris est le premier événement à inaugurer le Grand Palais Ephémère, une spectaculaire structure du XXIe siècle conçue par Jean-Michel Wilmotte sur le Champs-de-Mars.
La Société des Amis de Versailles est ravie du partenariat qui a été mis en place et qui permet aux Amis de Versailles de bénéficier d’invitations pour le salon.
« Cette 23e édition qui réunit 140 galeries d’art moderne et contemporain de 20 pays, se distingue par une sélection éblouissante marquée par l’arrivée de galeries de haut-vol. A la fois régionale et cosmopolite, Art Paris affiche son soutien à la scène française. Sous le titre « Portrait et figuration, Regard sur la scène française », le commissaire d’expositions indépendant Hervé Mikaeloff livre son regard sur la scène hexagonale à travers une sélection de 20 artistes parmi les galeries participantes, traitant du retour à la peinture figurative. Parallèlement, les secteurs « Solo Show », dédié aux expositions monographiques et « Promesses », consacré aux jeunes galeries et talents émergents, affirment la vocation découvreuse d’Art Paris. »
ENTRETIEN AVEC GUILLAUME PIENS, DIRECTEUR D’ART PARIS
Le salon Art Paris est le premier événement qui se déroulera dans la structure du Grand Palais Éphémère. Comment appréhendez-vous cette édition à venir ?
Toutes les planètes semblent alignées pour cette édition 2021 d’Art Paris : l’excitation d’être les premiers à inaugurer un nouveau lieu, le Grand Palais éphémère, une liste éblouissante de galeries, le renouveau artistique et culturel parisien en cours, sans parler des dates début septembre qui semblent être le meilleur choix par rapport à la situation épidémiologique. Nous sommes donc très sereins par rapport à l’édition de l’année dernière, en septembre 2020, qui après beaucoup d’angoisses a été un énorme succès.
Comment s’est porté le choix des expositions monographiques ? Qui sont les artistes que vous souhaitez mettre en lumière ?
La présentation d’expositions monographiques permet au public de découvrir ou redécouvrir en profondeur le travail d’artistes modernes et contemporains. La foire accueille cette année vingt six solo show, disséminés au sein de la foire.
Pour la partie moderne, Helene Bailly Gallery (Paris) dédie l’ensemble de son stand à Pablo Picasso, en présentant un ensemble d’œuvres de 1919 à 1969, peintures, dessins, sculptures et céramiques qui expriment la diversité et l’étendue de son génie créatif.
La Galerie Wagner consacre une mini-rétrospective à Guy de Lussigny(1929 – 2001), figure de l’abstraction géométrique à redécouvrir tandis que La Galerie de las Misiones (Montevideo) remet en lumière l’artiste argentin Virgilio Villalba (1925- 2009) et plus spécifiquement sa production parisienne des années 1970. La galerie Capazza propose un solo show du sculpteur français Georges Jeanclos s’inscrivant dans la suite de l’exposition développée en 2020 en partenariat avec le Musée Rodin. La Galerie Italienne une sélection rare de polaroids et de photos noir et blanc d’Andy Warhol.
Pour la partie contemporaine, trois artistes, sélectionnés par le commissaire invité Hervé Mikaeloff dans le cadre de son focus sur la scène française,déclinent leur approche du portrait figuratif aujourd’hui : les portraits d’Henri VIII questionnent une certaine vision de la masculinité chez Alex Foxton (Galerie Derouillon) ; l’univers poétique de François Malingrëy (Galerie Lefeuvre & Roze) dépeint un monde à la fois étrange et familier ; Rose
Barberat (Galerie Pact) développe un vocabulaire pictural figuratif usant de références à la narration et à l’autofiction.
Parmi les solo shows d’artistes étrangers, on soulignera les installations textiles de la zimbabwéenne Georgina Maxim (31 Project) ; la peinture abstraite de l’artiste d’origine iranienne Mojé Assefjah (Galerie Tanit) à la gestualité colorée ; les paysages naïfs et narratifs de l’américaine Jessie Homer French (Massimodecarlo) peuplées de détails inhabituels ; ou encore les objets post-minimalistes de l’allemand Gerold Miller qui revisitent l’héritage de l’abstraction géométrique (Un-Spaced).
Le salon Art Paris consacre un secteur aux jeunes galeries et à la création émergente. Comment se démarquent-t-elles face aux galeries prestigieuses présentes sur le salon ?
Art Paris se positionnant comme une foire de découverte, il nous semblait important de donner une visibilité aux jeunes galeries et aux talents émergents qu’elles défendent. D’où la création de ce secteur « Promesses » en 2013. Le mot « Promesses » en lui-même évoque l’engagement et l’espoir de futures réalisations.
Ce secteur concerne des galeries de moins de six d’existence. Les galeries peuvent montrer un maximum de trois artistes émergents et 45% du coût de la participation est pris en charge par la foire.
Le secteur « Promesses » reflète l’ADN de la foire, à la fois régionale et cosmopolite. Nous accueillons cette année une première participation du Guatemala avec la Galeria Rebelde et une galerie ivoirienne Véronique Rieffel, tout en donnant une vraie visibilité aux galeries en régions avec deux enseignes marseillaises, Double V Gallery et Le Cabinet d’Ulysse. Quatre galeries sur neuf participent pour la première fois à la foire.
Ce qui caractérise les galeries sélectionnées dans le secteur «Promesses » par rapport à la présence de galeries prestigieuses dans le Salon, c’est peut-être la prise de risque et le pari qu’elles font sur la jeune génération et des artistes non-établis.
Pourriez-vous nous dire quelques mots du marché de l’art contemporain ? Comment se porte-t-il en France et à l’international ?
Contrairement aux prévisions les plus pessimistes, le marché de l’art ne s’est pas effondré en 2020.
Les maisons de ventes aux enchères ont su résister grâce à la numérisation et à la mise en place de plateformes de ventes en ligne.
Le succès des ventes et de fréquentation (56 000 visiteurs) de l’édition d’Art Paris 2020 (la première foire post confinement au monde depuis TEFAF Maastricht en 2020) a également démontré que le modèle des foires régionales a de l’avenir et qu’il y a en France, contrairement aux idées reçues, un milieu de collectionneurs très actifs même si ceux-ci achètent à des prix moindres que leurs homologues américains ou asiatiques. La tendance est clairement au retour des valeurs sûres et aux petits prix pour les artistes émergents qui sont très affectés ainsi que leurs galeries par la crise.
Quel est l’apport aujourd’hui d’un événement comme le Salon Art Paris ? Contribue-t-il à faire connaître l’art contemporain auprès d’un public moins spécialiste ?
L’intérêt d’Art Paris d’être une foire à la fois cosmopolite et régionale dans laquelle les plus grandes galeries voisinent avec des galeries d’auteur. Un événement qui par ses éclairages thématiques met l’accent sur la valorisation de la scène française mais aussi d’autres zones géographiques (l’Afrique, l’Amérique latine par exemple) favorisant la découverte à des prix accessibles. La foire défend un point de vue grand public en effectuant un travail de communication notamment vis-à-vis des non- initiés : visites décryptées offertes de la foire et conçues en collaboration avec l’observatoire de l’art contemporain, production de vidéos « 1minute : 1 œuvre » en partenariat avec Museum TV qui disséminent les contenus des galeries sur nos réseaux sociaux. Des outils spécifiques sont mis à disposition du public, en particulier le site internet avec la visite virtuelle de la foire, et ses filtres de recherche par artiste, ordre de prix, origine géographique, technique…
Art Paris s’inscrit en septembre 2021 dans une exceptionnelle renaissance de la Ville Lumière marquée par l’ouverture de nouvelles galeries et d’institutions que refléteront les activités du programme VIP réservé aux collectionneurs et aux professionnels de l’art invités. L’édition 2021 qui accueille 140 galeries d’une vingtaine de pays, se distingue par l’arrivée ou le retour d’enseignes de haut-vol. Une thématique principale sera développée par le commissaire d’exposition invité Hervé Mikaeloff. Intitulée « Portrait et figuration, un regard sur la scène française », celle-ci met l’accent sur le renouveau de la peinture figurative en France avec une sélection de 20 artistes, illustrant ainsi la diversité de la scène hexagonale.
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