Guillaume Léage, Président – galerie Léage, membre depuis 2014

Publié le 14 juillet 2021
PHOTO AVA DU PARC

Guillaume Léage, membre de la Société des Amis de Versailles depuis 2014 nous transmet son amour pour Versailles et son lien à l’Association.

Vous avez depuis plusieurs années repris les rênes de la galerie familiale. Ce métier est un héritage. Avez-vous toujours voulu suivre cette voie ?

C’est une bonne question ; j’ai eu la chance de grandir dans cet environnement fantastique, parmi des meubles et objets fabuleux et m’étais destiné à faire ce métier assez jeune. En parallèle du temps où je commençais à aider mon père, lors d’expositions ou de salons comme la Biennale des Antiquaires, j’ai souhaité m’ouvrir à d’autres horizons à travers une école de commerce et un master de Finance. Sa disparition précipitée à la toute fin de mes études, m’a propulsé à 21 ans à la tête de la galerie que je dirige avec passion depuis maintenant près de 8 ans.

Digne descendant d’une grande lignée d’antiquaires, vous êtes en quête permanente de la pièce rare point parlez-nous de votre plus belle trouvaille?

Nous faisons ce métier dans notre famille depuis 5 générations. J’ai eu la chance de découvrir ces dernières années, beaucoup de chefs-d’œuvre, avec de très belles provenances. Si je devais en garder une, pour son originalité et sa qualité, je dirais très certainement une petite voiture d’enfant, réalisée vers 1720 pour la couronne d’Espagne, sous le règne de Philippe V, petit-fils de Louis XIV, premier Bourbon d’Espagne. Cette voiture a été livrée pour l’un de ses enfants, très probablement le futur Charles III, 3e fils régnant de Phillip V, et premier fils de son second mariage, avec Élisabeth Farnèse. On la retrouve d’ailleurs cette année illustrée au centre de la 4ème de couverture du Versalia (2021).  Cette découverte m’a également ouvert au monde de l’hippomobile. Par sa qualité et sa sophistication, cette voiture rassemble un grand nombre de corps de métier entre charrons, menuisiers, sculpteurs, doreurs, et peintres.

Sous l’œil du grand spécialiste que vous êtes, parlez-nous de la spécificité des objets d’art du 17e et 18e siècle. Quelle est leur particularité?

Ils sont l’une des composantes essentielles de la grandeur de la France, qui a su réunir les plus grands talents du monde entier au même moment. Une époque unique, qui succède aux Italiens avec la Renaissance. On s’intéresse alors à créer des meubles et des objets d’un luxe hors norme, en rapportant à la fois d’Amérique centrale par bateaux lors longues expéditions (plusieurs années parfois) des bois précieux, et d’Asie des laques de Chine ou du Japon destinées à recouvrir ces meubles, sans oublier les porcelaines qui étaient ensuite montée par des bronziers français en arrivant à Paris. Ces objets d’arts sont donc à la fois un symbole de luxe, de connaissances, et de découvertes, par le développement accru des relations commerciales, sous l’impulsion de Louis XIV.  

Galerie virtuelle #4

Une partie de vos collections se trouve dans les grandes institutions culturelles, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons toujours travaillé  pour avoir une relation de confiance avec les musées français et internationaux ainsi que leur conservateurs. Aujourd’hui un certain nombre de pièces passées par chez nous se retrouvent au château de Versailles, au Musée du Louvre, au Château de Compiègne, ou encore au Metropolitan Museum à New York, Jean-Paul Getty Museum de Los Angeles et le Legion of Honor de San Francisco. Nous avons très récemment vendu une petite niche de chien à l’hôtel de la Marine, pour la chambre de Madame Thierry de Ville D’Avray.

La niche du chien de Madame estampillée Lefèvre a pu être retapissée d’un somptueux textile XVIIIème pour prendre place aux pieds du lit de Madame De Ville-d’Avray, épouse de l’intendant du Garde Meuble Royal.
Un véritable plongeon dans l’atmosphère XVIIIème de l’Hôtel de la Marine, ancien Garde meuble de la Couronne !

Vous êtes membre de la société des Amis de Versailles depuis plusieurs années, qu’est-ce cela représente pour vous?

Cela a d’abord commencé par tradition ; mes parents et je pense une grande partie de ma famille l’ont été. Habitué de donner aux musées lorsque cela nous est possible, être membre de la société des Amis de Versailles donne la possibilité à une communauté passionnée de se retrouver proches des projets d’acquisitions et de restaurations du Château.

Pourriez-vous décrire Versailles en trois mots ?

Magique, grandiose, précieux

Votre souvenir le plus marquant à Versailles ?

Un concert en Septembre 2015 dans le salon d’Hercule, un moment vraiment privilégié grâce à la société des Amis de Versailles.

Votre endroit coup de cœur?

Le cabinet doré de la Reine, avec au centre le bureau de Marie-Antoinette livré par Jean-Henri Riesener.


Cabinet intérieur de la Reine (cabinet doré)
The Galerie Léage – 12 salons d’exposition à l’étage

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