Portrait d’auteur : 3 questions à Hélène Becquet autour de son ouvrage « Louis XVII »

Publié le 02 juin 2021

La vie, la personnalité et les enjeux entourant l’enfant roi esseulé, emprisonné, sans trône et sans pouvoir, dernier espoir de la monarchie.
Empoisonné, évadé, ressuscité ? Les hypothèses et les mystères entourant la vie et la mort de Louis XVII ne manquent pas, mais sont pourtant bien éloignés de la vérité.
Louis XVII est sans doute l’inconnu le plus illustre de notre histoire tant le mythe a éclipsé la brièveté de sa vie également marquée par le paradoxe et la tragédie. Paradoxe d’un prince devenu Dauphin en 1789, au moment où la monarchie absolue s’effondrait. Tragédie d’un roi sans royaume, d’un orphelin à la fois captif et otage des luttes de pouvoir inhérentes à la Convention.
Instrumentalisé, esseulé et malade, il succombe à dix ans à la prison du Temple en juin 1795, ouvrant la voie à des décennies de controverses sur les circonstances de sa mort et son hypothétique survivance.
En biographe exemplaire, Hélène Becquet exhume la vérité derrière les légendes, racontant son existence oubliée avant d’ausculter sa surprenante postérité au terme d’une enquête de plusieurs années.

Pourriez-vous nous dire quelques mots de votre ouvrage ?

Le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, devenu Louis XVII pour les royalistes à la mort de son père, est surtout connu en raison des nombreuses rumeurs et légendes qui ont entouré sa mort et son éventuelle survie. De l’existence de cet enfant, de son inscription dans la monarchie de l’époque, peu de choses avaient été écrites. C’est cet aspect paradoxal qui m’a intéressée au moment d’écrire cet ouvrage et de me lancer dans mes recherches. Pour moi, il fallait aller chercher l’histoire derrière la légende. Cette histoire est à la fois celle d’un jeune prince au destin tragique et celle de la royauté française à l’heure de la Révolution. Parce qu’il n’a jamais régné, mais qu’il a quand même été considéré comme roi par les royalistes, Louis XVII permet de saisir l’essence de ce qu’était la monarchie française à la fin de l’Ancien Régime.

Que représente Versailles pour vous ?

Versailles c’est d’abord pour moi un souvenir d’enfance. Nous ne vivions pas à côté, mais mon père ayant participé à plusieurs reprises à la course Paris-Versailles, nous nous y sommes retrouvés quelques fois à l’automne. Les jardins où nous pique-niquions sont ainsi depuis longtemps un lieu familier. Par la suite, je suis venue régulièrement à Versailles pendant mes études, le château comme les expositions qui s’y déroulaient étant devenus un matériau précieux pour mes propres recherches. Je considère ainsi le château à la fois comme un lieu d’investigations historiques et un lieu d’évasion.

Quel est votre endroit coup de cœur au Château ?

Ce n’est peut-être pas tant un lieu qu’un moment que j’aime à Versailles : celui des grandes eaux musicales. Je devais être étudiante quand j’y ai assisté pour la première fois. Je reste toujours émerveillée par ce spectacle, que ce soit celui de la grande perspective ou des bosquets, avec une préférence pour l’Encelade…

A PROPOS DE L’AUTEUR

Ancienne élève de l’École nationale des chartes, Hélène Becquet est agrégée d’histoire et docteur en histoire de l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne et enseigne comme maître de conférences à l’IEP Sciences-Po Paris. Elle a par ailleurs codirigé un recueil d’articles, « La dignité de roi », paru en 2009 aux Presses Universitaires de Rennes ainsi que l’ouvrage paru en 2012 « Marie-Thérèse de France, l’orpheline du Temple »

Louis XVII, par Hélène Becquet, paru aux éditions Perrin, en 2017

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