Rencontre avec le service des éditions du château de Versailles

Publié le 17 novembre 2023

Le mardi 07 novembre, les Jeunes Ambassadeurs ont eu la chance de rencontrer Monsieur Jean-Vincent Bacquart, chef du service des éditions du château de Versailles. Cette rencontre a eu lieu dans le cadre du projet mécénat Jeunes Amis 2023, à l’occasion duquel les Jeunes Amis sont associés au financement du catalogue d’exposition Noël Coypel, grâce à l’assurance-vie de Madame Danièle Leblanc.

Monsieur Jean-Vincent Bacquart leur a présenté les coulisses du monde de l’édition et a porté tout particulièrement son attention sur l’édition d’un catalogue d’exposition, qui concentre de nombreux enjeux pour sa publication. Livre pour la recherche, mais aussi objet-souvenir pour les visiteurs, le catalogue d’exposition nous réserve bien des surprises !

Photo de la conférence donnée par Jean-Vincent Bacquart aux Jeunes Ambassadeurs de la Société des Amis de Versailles
Photo prise dans l’appartement de la Société des Amis de Versailles

Voici ce que les Jeunes Ambassadeurs ont retenu de cette rencontre !

Merci à Alexis, B., Justine, C., Laurène, A., Anne-Sophie, M., et Julie V., pour leur témoignage.

Qu’avez-vous le plus apprécié lors de cette rencontre ?

L’événement a été une belle occasion d’en savoir plus sur le monde de l’édition qui n’est pas une thématique très abordée d’habitude alors qu’elle a toute son importance dans le cadre de la publication, du partage et de la pérennité de la connaissance historique et scientifique.

J’ai principalement aimé la découverte d’un nouveau domaine et discuter autour des enjeux liés à la diffusion du savoir pour une grande institution culturelle.

Découvrir un champ totalement nouveau pour moi : l’édition. J’ai trouvé ça très intéressant surtout que ça m’a permis de découvrir d’autres enjeux liés aux expositions, et comment le catalogue d’exposition est un produit extrêmement révélateur de la réception de l’exposition par exemple et des attentes du public.

J’ai beaucoup appris concernant la richesse des publications du château de Versailles, ces-dernières pouvant aussi bien prendre la forme d’une BD, d’un roman que d’un ouvrage scientifique, ainsi que les règles précises allant être suivies lors de la définition d’un catalogue d’exposition.

Par ailleurs, j’ai été particulièrement amusée d’apprendre certains détails concernant les stratégies de vente mises en œuvre (exemple des Beaux-Livres, proposés à la vente à l’approche des fêtes de fin d’année, s’agissant en effet de parfaits cadeaux de Noël!).

Qu’est-ce qui vous a le plus étonné dans le propos de Jean-Vincent Bacquart ?

J’ai été assez surprise par la notion de « durée de vie » d’un ouvrage comme le catalogue d’exposition qui est finalement assez limitée. Sa place en librairie dépend de l’exposition. Le catalogue est pourtant l’objet qui survit à l’exposition, qui en garde la trace.

J’ai été étonnée d’apprendre que les sujets ayant le plus de succès restent les sujets classiques basés sur le roi ou la vie de la cour. Après réflexion je comprends que le Château attire principalement des familles ou des visiteurs étrangers qui découvrent ou veulent partager les fondamentaux de l’histoire à leurs enfants.

J’ai été surprise de me rendre compte à quel point le catalogue d’exposition est un produit complexe à réaliser et à vendre, qu’il faut convaincre des gens, écouler au maximum les stocks, et qu’être éditeur c’est avant tout travailler avec des chiffres et faire des estimations.

Je ne m’attendais pas à une telle complexité en terme de critères (notamment la gestion des imprévus !) à prendre en compte lors de l’établissement d’un catalogue d’exposition : relecture des textes (ne répondant parfois pas au sujet défini, auteurs pouvant présenter un avis diamétralement opposé sur une thématique précise…), éditeurs proposant parfois une mise en forme fantaisiste par rapport à la demande initiale.

J’étais également surprise d’apprendre que certains catalogues ayant fait l’objet de ventes très faibles étaient malheureusement détruits (serait-il envisageable de veiller à systématiquement disposer d’une version numérique, au vu du travail considérable réalisé ?).

J’ai par ailleurs appris que, si un catalogue d’exposition était généralement réceptionné sous un délai de 6 semaines après envoi des PDF finalisés à l’éditeur en cas d’impression réalisée en Europe, le délai pouvait cependant s’étendre jusqu’à 6 mois si le catalogue était imprimé en Asie (solution moins onéreuse), les livres étant acheminés par bateau.

Qu’avez-vous retenu des enjeux qui touchent le monde de l’édition aujourd’hui ?

Les enjeux pour le monde de l’édition à l’heure du numérique sont nombreux. Ainsi, le format du catalogue d’exposition va probablement évoluer dans les prochaines années. Je suis curieuse de voir ce que le numérique va permettre en terme de partage de connaissance.

Je retiens particulièrement la complexité du processus d’édition et la pluralité de ses acteurs. Ainsi, je comprends que le responsable des éditions doit concilier un grand nombre d’intérêts divergent, entre les intérêts des lecteurs, les objectifs financiers, le message d’un auteur et la volonté de la communauté scientifique.

Il faut concilier les attentes scientifiques et celles du public qui peuvent parfois être contradictoires. Un ouvrage conséquent proposant un propos de qualité et exhaustif accompagné de belles images ne doit pas être trop lourd pour le visiteur et être inférieur à 50 €.

J’ai retenu de cette rencontre particulièrement riche en informations que le monde de l’édition faisait face à différents enjeux, auteurs et lecteurs pouvant notamment s’avérer très exigeants. 

Si les premiers peuvent ainsi parfois refuser que l’on apport des modifications à leurs textes, les seconds peuvent quant à eux se montrer très peu réceptifs face à certains ouvrages (exemple de romans fantastiques ayant fait l’objet de ventes catastrophiques car ils proposaient une image de Versailles en décalage par rapport à la représentation populaire du Château, particulièrement attachée à la symbolique du lieu, devant rester fidèle à son histoire).

Pour aller plus loin…

Le 09 septembre dernier les Jeunes Ambassadeurs avaient pu rencontrer Béatrice Sarrazin, conservateur au château de Versailles, à propos des coulisses de l’exposition Noël Coypel. Retrouvez l’article lié à cette rencontre ici !

L’exposition Noël Coypel est encore visible au Château, et c’est jusqu’au 28 janvier. Découvrez ici les coulisses d’une restauration de deux tableaux du peintre de grands décors.

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