Secret 12 : Cabinet secret

Publié le 20 juillet 2022

Où l’on apprend que Louis XVI n’aimait pas beaucoup les angelots.

1789, Versailles. On remet au roi les clés de son « cabinet de Garde-robe » tout juste terminé. C’est Louis XVI lui-même qui a commandé le renouvellement de la décoration de cette petite pièce située dans ses appartements privés. Là, à l’écart du regard des curieux, il a pu choisir son décor… qui n’a sans doute pas manqué de surprendre les artistes !

Photographie du "cabinet de Garde-robe". Sur la photo, se trouve une cheminée, des dorures.

En effet, Louis XVI fait fi des goûts de son prédécesseur. Terminé les angelots qui volettent sur les murs, les arabesques et les sujets frivoles ! Sur les boiseries sculptées par les frères Rousseau, au milieu du feuillage doré, on trouve des motifs atypiques : un livre de comptes, un instrument de mesure ou une machine de levage.

Ce riche décor semble bien sérieux pour une garde-robe… Et pour cause, cette pièce servait en fait de bureau à Louis XVI, non de penderie ! Les boiseries évoquent donc les domaines du gouvernement. Le roi exerce son autorité sur le commerce, la marine, les sciences ou encore les arts.

D’ailleurs, chaque panneau sculpté est surmonté de fleurs de lys, le symbole de la royauté… Une manière de montrer que le souverain protège chacune des activités de son royaume !


Louis XVI a longtemps eu la réputation d’être un roi benêt et médiocre. Cette petite pièce réservée à son usage privé montre pourtant un tout autre visage. Il s’agit presque d’un programme politique… que le roi, guillotiné lors de la Révolution, n’aura pas le temps de mettre en œuvre. Mais aujourd’hui encore, son cabinet témoigne de ses goûts et de son intérêt pour son pays.

Cette photographie met en lumière les boiseries du cabine de Garde-robe de Louis XVI.
Jean-Hugues et Jean-Siméon Rousseau, Boiserie du cabinet de Garde-robe de Louis XVI,
1788-1789, Appartement intérieur du roi, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles © Château de Versailles, Dist. RMN / © Jean-Marc Manaï

On peut voir cette pièce dans toute sa splendeur grâce au mécénat de Lady Michelham of Hellingly de 2006 par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles.


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