Sur l’air de « Ah ! c’était tellement mieux avant »

Lorsqu’on me dit : « Château de Versailles », je réponds « Parc ».
Ce parc que depuis près d’un demi-siècle j’arpente, sans me lasser, quel que soit le temps.
Permettez-moi de faire revivre certains lieux qui ont disparu et qui m’étaient particulièrement chers.

Commençons par les quinconces et tout spécialement celui du sud avec son manège de chevaux de bois, remplacés l’été par de petits poneys. Les enfants en raffolaient. Les familles s’y retrouvaient.
Quel dommage d’avoir supprimé ces endroits si chaleureux pour les remplacer par deux bosquets certes « d’époque » qui n’ont pas le même charme, loin de là.

Voyons maintenant du côté des bosquets de l’étoile et du rond vert. C’est un secteur assez ingrat, sans charme, autrefois complètement délaissé et pourtant, en cherchant bien, on y découvrait, au milieu de la petite allée de l’été, un bassin caché par des arbustes, le bassin de « l’Île aux enfants ». Ils étaient là, brunis par le soleil et par le temps, petits robinsons abandonnés. Ils n’ont pas échappé à un placage d’or éblouissant qui a figé leurs sourires.
Midas est passé par là ! Ce sont maintenant les « Enfants dorés ».

Regrettons que l’on n’ait pas pris un peu de cet or pour raviver le merveilleux bas-relief de Girardon qui orne le bassin des « Bains des nymphes de Diane ».

Gagnons le Hameau de la Reine et plus spécialement la ferme qui accueillit , il y a quelques temps, un curieux animal ; un bouc à trois cornes. Il paraît qu’il y en eût également un, au temps de Marie-Antoinette.

Descendons jusqu’au fond du parc. Rappelez-vous cette longue saignée voûtée, aux ronds-points majestueux, qui se déployait jusqu’au bassin du plat-fond à l’extrémité du jardin du Grand Trianon.
La tempête de 1999 l’a malheureusement mise à mal. On ne peut que la regretter !

F. Toutain, septembre 2020