Versailles en gravure : entre représentation et interprétation

Publié le 16 janvier 2021

Fin 2020, neuf gravures ont pu rejoindre les collections du château de Versailles par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles grâce au don de Monsieur Franck Paquotte, membre de la Société depuis 2004 et fidèle mécène. Monsieur Franck Paquotte nous fait le plaisir de présenter ce don :

Ce don, outre le plaisir qu’il me procure à enrichir les collections du château, permet de faire entrer des œuvres inédites. Il est le fruit de différents échanges avec la conservation du château, dont Mme Elisabeth Maisonnier, Conservateur du Cabinet des arts graphiques, en particulier.

Plan de Versailles en 1685, signé van Loon (à gauche)
« Les fontaines dorées », Nicolas de Poilly (à droite)

Le plan gravé de la ville de Versailles en 1685 documente avec exactitude l’extension de la ville et la typologie de ses habitants 3 ans après que Louis XIV ait décidé de faire de Versailles le siège du gouvernement du royaume, une nouvelle « capitale » supplantant Paris. On y localise les premiers hôtels de la noblesse attachée à la cour, souvent des proches ou favoris du roi, ainsi que les terrains nus offerts par le monarque charge aux bénéficiaires d’y construire habitations ou commerces propres à l’installation d’une nouvelle population. La vue du parc gravée par Nicolas de Poilly représente un bassin disparu de la terrasse nord du jardin qui portera le nom de bassin de la Sirène après l’installation de deux figures de métal autour d’une fontaine centrale. Comme beaucoup des gravures contemporaines, elle présente beaucoup d’inexactitudes mais sert à faire connaitre, en France et à l’étranger, les progrès des jardins et de l’art hydraulique à Versailles. Le curieux titrage des « fontaines dorées », relatif aux fontaines de la pyramide et des couronnes à l’arrière-plan, nous rappelle également la profusion de dorure et la polychrome voulue dans les jardins.

Le Grand Trianon depuis l’entrée, Carl Remshart (graveur) d’après Matthias Diesel (dessinateur), 1717
Plan des jardins du Grand Trianon, Carl Remshart (graveur) d’après Matthias Diesel (dessinateur), 1717

Le Grand Trianon vu des jardins, Carl Remshart (graveur) d’après Matthias Diesel (dessinateur), 1717
Le château de Versailles vu depuis la place d’armes, Carl Remshart (graveur) d’après Matthias Diesel (dessinateur), 1717

Le bosquet de la salle de bal, Carl Remshart (graveur) d’après Matthias Diesel (dessinateur), 1717

Les sept dernières gravures offertes sont un intéressant exemple de la diffusion du modèle versaillais à l’étranger. Datées de 1717, elles sont l’œuvre de Matthias Diesel, architecte et dessinateur de jardins allemand, et s’inscrivent dans un large ensemble de vues de châteaux et parcs, réel ou imaginaire en France (Versailles, Marly, Saint-Cloud) et en Allemagne. Elles s’inspirent d’œuvres françaises avec lesquelles l’auteur prend souvent des libertés. Ainsi, il rajoute un pavillon dans sa représentation de la salle de bal ou des fossées et communs au château de Clagny.

[Franck Paquotte, janvier 2021]
Le château de Clagny depuis le jardin, Carl Remshart (graveur) d’après Matthias Diesel (dessinateur), 1717
Le château de Clagny depuis l’entrée, Carl Remshart (graveur) d’après Matthias Diesel (dessinateur), 1717

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