Acquisition de deux carnets de dessins et croquis
Grâce au mécénat de MM. Olivier Obst et Frank Troncoso, la Société des Amis de Versailles a récemment offert au Château deux carnets de dessins et croquis, réalisés vers 1698 par les ducs d’Anjou...
1781. Marie-Antoinette est fatiguée de la cour et de ses intrigues. À Versailles, sa vie se déroule sous les yeux du public. Pas moyen d’avoir un peu d’intimité ! De guerre lasse, la reine souhaite avoir une pièce dans laquelle elle pourrait se reposer seule. Pour son architecte, Richard Mique, le défi est de taille ! Comment aménager un tel endroit dans l’enchevêtrement des appartements du château ?
La solution ? Transformer une pièce déjà existante. Mique n’a pas eu d’autre choix que de détruire l’escalier situé derrière la chambre de Marie-Antoinette. L’espace ainsi dégagé n’est pas très grand, à peine 10m² !
Cela suffit tout de même pour aménager un cabinet et satisfaire ainsi la reine. Mique ne manque d’ailleurs pas d’idées… Les glaces qui réfléchissent la lumière améliorent l’éclairage de cette pièce sur cour, orientée au nord, et donnent l’impression que le boudoir est beaucoup plus grand.
Marie-Antoinette choisit elle-même la décoration. Les boiseries sont sculptées de cœurs percés de flèches… Une manière de célébrer son bonheur conjugal, alors qu’elle s’apprête à donner un fils au roi ! Mais la reine fait surtout de cet endroit un véritable refuge. Seules ses belles-sœurs y sont conviées. Preuve de l’intimité de la pièce, c’est la « méridienne », cette sieste de la mi-journée, qui lui donne son nom.
Alors, l’ancien escalier a-t-il vraiment disparu sans laisser de traces ? Pas vraiment, car lors des travaux de restauration entrepris en 2012 grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles, des décors sculptés de l’escalier ont refait surface…
La restauration de la Méridienne, engagée grâce aux Amis de Versailles fin 2011, a permis la renaissance de ce joyau, grâce à une première phase de restauration architecturale suivie d’un remeublement et de la restitution des tissus. Ce projet rend ainsi hommage aux savoir-faire des artisans du 18e siècle et a permis la transmission de leur art.
Richard Mique, Jules-Hugues et Jean-Siméon Rousseau, Cabinet de la Méridienne, Appartement privé de la reine, 1781, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles © Didier Saulnier
« Le cabinet de la Méridienne a connu, à partir de sa création, plusieurs meubles*. La restauration des appartements privés de Marie-Antoinette s’accompagne aujourd’hui de la restitution du troisième d’entre-eux, une soierie brochée et brodée » (Elisabeth Caude, dans l’article « Tons de prairie pour la Méridienne », les carnets de Versailles avril-septembre 2022)
* »meuble : Garniture textile d’un ensemble mobilier »
La deuxième phase de restauration, dédiée au remeublement et à la restitution des tissus, vient seulement de s’achever ! Elle a permis de redonner toute son intimité à cette pièce si chère à Marie-Antoinette.
Une ultime phase de restitution des broderies reste à définir – puis à financer et à planifier – afin d’apporter un point final à ce magnifique travail de restauration.