Quelques autres animaux à Versailles

Publié le 31 décembre 2021

L’exposition « Les Animaux du Roi » a ouvert au Château le 12 octobre 2021 et se terminera le 13 février 2022. Près de 300 œuvres y sont présentées, dont quatre ont été acquises ou restaurées par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles.

D’autres œuvres, entrées dans les collections ou restaurées grâce aux Amis de Versailles, figurent des animaux et ne sont pas présentées dans l’exposition. Nous vous en présentons quelques unes ci-dessous : quatre tableaux, deux statues, un vase et cinq œuvres picturales. Découvrez les du mécénat le plus récent au plus ancien.

« Portrait de Louise de Gontaut, marquise d’Urfé »

Ce tableau de Philippe de Vignon peint vers 1680, représente Louise de Gontaut (vers 1662-1739), tenant un petit chien. Dès 1680, à l’âge de dix-huit ans, elle devient fille d’honneur de la Dauphine Marie-Anne de Bavière, et épouse en 1684 Joseph-Marie de Lascaris, marquis d’Urfé. Elle disparaît sans descendance le 23 mai 1739.

L’œuvre, comme le suggère l’iconographie où l’on voit un Amour couvrir le modèle de fleurs, pourrait avoir été peinte au moment de ses noces, ou peu de temps après.

Extrait d’une notice d’Elodie Vaysse

Ce don de Madame Michelle de Maistre par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles a rejoint les salles d’Histoire du Château en décembre 2021 après sa restauration.

© Château de Versailles

« Portrait d’Alexandrine Jeanne Le Normant D’Etiolles »

Ce tableau de 1749 de François Boucher représente Alexandrine Jeanne Le Normant d’Etiolles (1744-1754), deuxième enfant de Jeanne Antoinette Poisson, future Madame de Pompadour, et de son époux Charles Guillaume Le Normant d’Etiolles. Emportée par la maladie à l’âge de neuf ans, ce portrait de l’enfant réalisé en 1749 serait le seul peint de son vivant.

Vous pouvez voir cette œuvre dans l’antichambre de Madame de Pompadour. Elle a été acquise de gré à gré en 2019 grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles en partenariat avec la Fondation du patrimoine.

Le portrait d’une jolie Demoiselle tenant un chardonneret. On voit dans ce tableau le travail d’une couleur libre et franche et un dessin coulant et agréable.

Prononcé à la vente de Pierre Louis Eveillard de Livois, le 23 juillet 1799

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / © Christophe Fouin

« De Paris à Versailles en 8 stations »

Ces huit planches, éditées aux alentours de 1910, reprennent en quelque sorte le principe des caricatures, relevant d’une satire sociale des visiteurs mondains de Versailles à la mi-XIXème siècle. L’auteur, Albert Feuillastre, semble avoir été un dessinateur animalier spécialiste des attelages, actif au début du XXème siècle et jusque dans les années 1920.

Ces estampes ont intégré les collections d’arts graphiques du Château de Versailles en 2017, grâce à la générosité de Monsieur Franck Paquotte par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles.

« Vue de l’entrée du labyrinthe avec le cabinet des oiseaux »

Le bosquet du Labyrinthe fut construit dès 1669 et achevé en 1675 par André Le Nôtre, sous la demande de Louis XIV. Comprenant trente-neuf fontaines illustrant les fables d’Esope, il est l’un des bosquets les plus célèbres de Versailles. Mal entretenu et délaissé au XVIIIème siècle, Louis XVI pris la décision de le détruire en 1775 pour le remplacer dès 1778 par un nouveau bosquet, l’actuel Bosquet de la Reine.

Ce tableau de Jean Cotelle date de 1688 et représente l’état du Bosquet de 1675. Au premier plan, des nymphes et des amours prennent des oiseaux dans leurs filets.

Cette œuvre est présentée au Grand Trianon, dans la galerie des Cotelle. Sa restauration a été rendue possible en 2015 grâce à messieurs Olivier Obst et Frank Troncoso par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles.

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / © Christophe Fouin

« Minerve, déesse de la guerre et des arts »

Ce terme de Minerve fait partie de la collection de sculptures commandée en 1655 par Nicolas Fouquet au peintre Nicolas Poussin. Ce dernier confia la traduction en marbre à Domenico Guidi. Tous les termes furent placés dans les jardins du château de Vaux-le-Vicomte où Louis XIV pu les admirer lors de la somptueuse et fameuse fête d’août 1661.

Ces sculptures prirent place dans les bosquets de la Girandole et du Dauphin après avoir été achetées par le Roi à la veuve de Fouquet. Le terme de Minerve fut installé dans le bosquet de la Girandole.

Minerve est la déesse de la Guerre. Elle est revêtue de l’égide, une sorte de cuirasse en peau de chèvre, sur laquelle on voit la tête de la gorgone Méduse, qui lui a été donnée par Persée et qui a la propriété de changer en pierre tous ceux qui la regardent. Déesse protectrice d’Hercule et d’Ulysse, Minerve symbolise l’aide apportée aux héros valeureux, qui, bien souvent, sont intrépides : elle leur donne des conseils de prudence, une vertu que symbolise le serpent. Elle est également la déesse de la Raison et des activités de l’esprit et, à ce titre, elle préside aux arts et à la littérature.

Extrait d’une notice

Exposé depuis trop longtemps à l’extérieur, ce chef-d’œuvre a beaucoup souffert de l’érosion. Grâce au mécénat de Monsieur et Madame Litzler par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles en 2015, cette sculpture a été restaurée et mise à l’abri dans la galerie des sculptures et des moulages. L’œuvre originale a été remplacée en 2016 par une copie grâce au mécénat de donateurs privés fédérés par la Société des Amis de Versailles.

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

« Ganymède »

Cette statue de marbre d’1m70 représente Ganymède sous les traits d’un jeune garçon. Il tient dans sa main droite la foudre de Jupiter et enlace de son bras gauche un aigle aux ailes déployées, juché sur un rocher. Il s’agit de Jupiter qui s’est métamorphosé en aigle dans le but d’enlever Ganymède vers l’Olympe et d’en faire son échanson.

Réalisée à Rome en 1683 d’après un modèle de Martin Carlier, cette copie d’antique de Jean Joly est d’abord posée au Théâtre d’eau en 1685. Elle est ensuite installée au nouveau bosquet de l’Etoile en 1704, avant de revenir en 1912 au Théâtre d’eau, transformé entre temps en bosquet du Rond-vert.

Cette œuvre a été restaurée en 2007, grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles. Elle a été mise à l’abri au château, d’abord dans la salle des Hoquetons, puis dans le vestibule de l’escalier Louis-Philippe où elle est présentée depuis 2013.

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN

Deux vases étrusques de Madame Adélaïde

Le 16 avril 1787, Madame Adélaïde acheta « 2 vases-serpents, figures en or », peints par Asselin et dorés par Decambos.

La forme de ces vases est dite « étrusques à bandeau » . Ils sont composés d’un pied rond, d’un culot ovoïde, d’un bandeau en léger relief, d’un col cintré, et sont ornés d’anses formées de serpents entrelacés et dorées. Le décor pastoral de ces vases permet de les qualifier d’ « étrusques » , les scènes montrent des bergers ainsi que des femmes dans des travaux d’inspiration agreste.

C’est vers 1786 que le sculpteur Josse-François-Joseph Le Riche, chef de l’atelier de sculpture de la Manufacture de Sèvres, modela des anses à deux serpents entrelacés enrichissant les vases étrusques à bandeau, d’où l’appellation de vase « Le Riche serpents à bandeau »

Extrait de notice de Pierre Xavier Hans

Mesdames s’enthousiasmèrent pour le goût étrusque et possédèrent un certain nombre d’objets d’art et de mobilier de ce style.

Ces vases ont été acquis et offerts au Château en 2000, grâce à la participation de MM. Maurice Ségoura, Bernard Steinitz, Jacques Perrin, Jean-Marie Rossi et François-Joseph Graf, par l’intermédiaire de la Société des amis de Versailles. Il sont actuellement présentés dans le Grand Cabinet de Madame Adélaïde.

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

« Promenade de Louis XIV, de Marie-Thérèse et du Grand Dauphin dans les jardins de Versailles »

Ce tableau anonyme a été acquis par la Société des Amis de Versailles et offert au Château en 1995. Il est maintenant présenté dans les salles XVIIème siècle des galeries historiques dans l’Aile Nord.

© Château de Versailles, Dist. RMN © Jean-Marc Manaï

Vue d’une promenade en calèche de Louis XIV et de Marie-Thérèse, précédés du Grand Dauphin à cheval, devant le bassin de Cérès : le tableau a sans doute été peint peu de temps après l’achèvement du bassin, vers 1677. La calèche royale est accompagnée de nombreux courtisans à pied ou à cheval. La qualité assez faible ne permet pas de proposer une attribution. Le tableau présente cependant l’intérêt de montrer un état du bassin de Cérès avec quatre groupes d’enfants entourant le groupe central qui n’a subsisté que jusqu’en 1681.

Société des Amis de Versailles

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

Dessins XVIIIème siècle, donations de M. Durand

Ces quatre dessins ont fait l’objet d’un don de Marcel Durand au château de Versailles, par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles, en 1962.

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Jean-Marc Manaï
© Château de Versailles, Dist. RMN / © Jean-Marc Manaï

Ces deux estampes sont attribuées à Hubert Robert et date du XVIIIème siècle.

La Fontaine ornée de trois masques de lions à la sanguine sur papier vergé, représente une fontaine ornée de trois mascarons, dont l’eau s’écoule dans un bassin entouré d’une végétation abondante.

Le dessin aquarellé présente, au centre, une impressionnante fontaine figurant des géants de pierre. Sur la droite, un escalier est décoré d’une statue monumentale de lion tenant un globe sous l’une de ses pattes. Il conduit à une terrasse végétale avec un pavillon néoclassique sculpté. Quelques personnages sont également présents dans ce Paysage animé, caprice architectural avec pavillon et fontaine dans un fond de campagne romaine.

De tels paysages animés connurent un grand succès auprès des amateurs du siècle des Lumières. Nombreux furent les artistes pensionnaires de l’Académie de France à travailler d’après nature. Simon Challe (Paris 1719-id. 1765) et Hubert Robert (Paris 1733-id. 1808) furent particulièrement recherchés pour leurs feuilles décrivant les sites de la campagne romaine et leurs vues de fantaisie inscrivant souvent des monuments antiques.

Notice de Valérie Bajou

© RMN-GP (Château de Versailles) / © Franck Raux

Ce dessin au fusain sur papier gris et d’auteur anonyme a été réalisé au XVIIIème siècle. Il représente un « Personnage avec un paon dans un décor de jardins, terrasses et fontaine ornée de dauphins ».

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Jean-Marc Manaï

Cette représentation d’une tête de femme entourée d’un serpent, est signée Hokusai. Ce dessin à l’encre de Chine, crayon, et réhaussé d’encre rouge sur papier vergé, a été réalisé entre 1760 et 1849.


Retrouvez notre article sur les œuvres de la Société des Amis de Versailles présentes dans l’exposition « Les Animaux du Roi » :

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