Acquisition de deux carnets de dessins et croquis
Grâce au mécénat de MM. Olivier Obst et Frank Troncoso, la Société des Amis de Versailles a récemment offert au Château deux carnets de dessins et croquis, réalisés vers 1698 par les ducs d’Anjou...
La restauration du bureau livré en 1685 par Oppenordt pour Louis XIV se poursuit. Le bureau a été acquis en 2015 grâce au mécénat du groupe AXA et de la Société des Amis de Versailles en partenariat avec la Fondation du patrimoine.
Le Château a livré les premières photos de la restauration sur Facebook le 2 avril 2021.
© EPV / Thomas Garnier
Restauration du bureau du Roi Louis XIV
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D’après plusieurs quittances des Comptes du Bâtiments du roi, avant juin 1685 une paire de bureaux brisés en marqueterie d’écaille et de laiton est livrée avant juin 1685 pour le roi Louis XIV au château de Versailles. Leur destination est le « Petit cabinet où le Roy escrit », pièce de retraite du souverain en arrière de son appartement. Ils sont l’œuvre d’Alexandre-Jean Oppenordt, ébéniste ordinaire du roi. Le 18 novembre 2015, le château de Versailles a eu la chance d’acquérir par préemption et voie de mécénat, l’un des deux bureaux, exceptionnels à plus d’un titre, dont le pendant est conservé dans les collections du The Metropolitan Museum of Art, New York depuis 1985. Le bureau acquis par Versailles, a été transformé en bureau de pente à gradins à une date inconnue, sans doute à la fin du XIXe siècle.
Cette commande intervient à une époque où l’appartement du roi fait l’objet d’une refonte (1684-1685) et Oppenordt se voit confier alors d’importantes commandes, notamment pour le Cabinet des Médailles et des Raretés. Pour celles-ci, l’ébéniste collabore avec Jean Bérain, dessinateur de la Chambre du roi, dont on retrouve le répertoire ornemental dans le dessin particulièrement riche de la marqueterie des bureaux, une iconographie à la gloire du souverain : monogramme royal à double L entrelacés surmonté de la couronne royale et du soleil d’Apollon, grandes lyres évoquant le dieu et présence à de nombreuses reprises des fleurs de lys, dans un décor foisonnant de rinceaux.
L’évolution du modèle du bureau brisé, jugé peu pratique, au profit du bureau plat, aura probablement entraîné l’envoi de la paire au garde-meuble ; elle est toujours mentionnée dans l’Inventaire général des meubles de la Couronne de 1729. Mais deux décennies plus tard, considérés comme démodés, les bureaux font partie de la liste des meubles à vendre avec d’autres meubles royaux au 1er juillet 1751 : estimés 80 livres la paire, ils sont adjugés pour 40 livres chacun. Le premier, vraisemblablement celui en première partie (MET), est acquis par Gilles Joubert, le second, celui en contrepartie, par le sieur Centenier, demeurant rue de la Verrerie à Paris. On ignore par la suite le parcours du bureau acquis par Versailles. Il est réputé avoir figuré dans les collections du baron Ferdinand de Rothschild (1839-1898) qui en aurait fait don à Constance Gladys, marquise de Ripon (1859-1917). Celle-ci le lègue à sa fille, lady Juliet Duff (1881-1965).
Le bureau a aujourd’hui réintégré son lieu de provenance. Confié au C2RMF en vue de sa restauration, il a été décidé, collégialement, avec un comité scientifique, d’en restituer l’état originel. Au terme de cette opération conséquente, le bureau sera exposé dans le salon de l’Abondance, à proximité de l’ancienne petite galerie du roi, permettant d’évoquer ce Versailles du temps de Louis XIV disparu dans les transformations du XVIIIe siècle. Il viendra ainsi témoigner de la fastueuse production des meubles royaux des années 1684-1685, époque charnière du Versailles de Louis XIV, dont peu sont parvenus jusqu’à nous.