L’Osmothèque de Versailles
Rue du Parc de Clagny à Versailles se tient l’Osmothèque de Versailles, une institution unique au monde qui permet la conservation mondiale de la parfumerie à travers des collections vivantes de parfums existants ou...
Une lettre a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux ces dernières semaines… On lui prête la signature de Madame de Sévigné mais c’est un pastiche .
Ce texte recèle plusieurs erreurs historiques.
Saurez-vous les découvrir …
« Jeudi, le 30ème d’avril de 1687
Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris !
Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.
Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu’il nous fait livrer. (…)
Nous nous ennuyons un peu (…) nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » ».
Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand’mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,
Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline.«
Madame de Sévigné a entretenu une correspondance régulière avec sa fille pendant un quart de siècle . 764 lettres sont recensées aujourd’hui.
Elle lui exprime ses sentiments, lui racontent des anecdotes, des faits divers, lui parle de la guerre de Hollande, du procès de Fouquet, du suicide de Vatel, de la dernière coiffure en vogue à Paris….
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S’agissant de François Vatel , d’abord maître d’hôtel de Nicolas Fouquet, il a été ensuite au service du Prince de Condé . Il exerçait le rôle de « Contrôleur général de la bouche » au Château de Chantilly.
Il se suicide en 1671 (16 ans avant la date de la lettre), par peur du déshonneur, pour un retard de livraison de poissons lors d’une fête grandiose de trois jours, organisée par le Prince de Condé à laquelle participaient Louis XIV et sa Cour .
Madame de Sévigné évoque le suicide de Vatel :
« Mais voici ce que j’apprends en entrant ici, dont je ne puis me remettre, et qui fait que je ne sais plus ce que je vous mande : c’est qu’enfin Vatel, le grand Vatel, maître d’hôtel de Monsieur Fouquet, qui l’était présentement de Monsieur le Prince, cet homme d’une capacité distinguée de toutes les autres, dont la bonne tête était capable de soutenir tout le soin d’un État ; cet homme donc que je connaissais, voyant à huit heures ce matin, que la marée n’était point arrivée, n’a pu souffrir l’affront qu’il a vu qui l’allait accabler, et en un mot, il s’est poignardé. […] Je ne doute pas que la confusion n’ait été grande ; c’est une chose fâcheuse à une fête de cinquante mille écus ».
retrouvez le texte intégral des lettres mentionnant ce drame