Portrait de Jeune Amie : Maïwenn, 14 ans
Je suis en classe de troisième dans un collège d’une une ville proche de Versailles, j’ai fais mon stage d’observation dans la belle association qu’ est la société des Amis de Versailles. Quelle image...
Anne-Marie Lefèvre, fidèle Amie de Versailles depuis de nombreuses années, partage avec nous aujourd’hui son témoignage concernant son petit-fils, Nino, jeune Ami de Versailles.
Nino né en juillet 2019, certes encore peu concerné par son adhésion, fait partie des plus Jeunes Amis de Versailles.
Quand il sera plus grand, on lui demandera peut-être : « Quel est votre premier souvenir à Versailles ? » Il évoquera probablement le souvenir de sa passion pour Encelade.
Moi, sa grand-mère, je vais vous raconter comment l’histoire a commencé.
C’était un matin de début d’hiver, brillant, bleu et froid. Nous goutions la solitude du jardin. J’avais choisi pour une première promenade autonome, c’est-à-dire sans poussette, d’aller du parking de la Flottille au bosquet de l’Encelade. Ce trajet ni trop long, ni trop court, s’ouvre comme une aventure adaptée aux pas irréguliers d’un enfant de « deux ans un quart ». Le passage au bout du grand canal, le franchissement des grilles, l’espace ouvert d’Apollon , les statues couvertes puis dénudées au fil des saisons, sans oublier les petits cailloux du chemin et les oiseaux, nous conduisent au bout d’une allée courbe à Encelade qui nous apparait derrière les barreaux d’une grille fermée.
Cette promenade devint habituelle : nous n’allions pas à Versailles, nous allions voir Encelade ! Il semblait que Nino ne pouvait plus s’en passer. Un jour il réussit même à persuader sa maman d’entreprendre cette visite. Précisons qu’il leur fallait prendre le train jusqu’à Versailles-Chantiers puis traverser tous les jardins et cette fois dans la poussette !
Un matin, nous avons trouvé la porte du bosquet ouverte. Les jardins musicaux commençaient.
Nous venions d’entrer sous les berceaux quand retentit aussi forte que soudaine la musique de l’orage. Nino s’arrêta net, comme frappé par une grande émotion. J’ai dû le rassurer. Depuis ce moment, lorsque nous allons voir Encelade, il attend la musique. Quand elle retentit, il clame qu’il n’a pas peur, mais qu’il avait eu peur quand il était petit !
Nino a maintenant trois ans, le chemin du bosquet a été le théâtre d’évènements nouveaux qui l’ont fasciné. Il a longuement regardé les engins intervenus pour replanter l’espace d’Apollon. Il a rencontré les jardiniers qui taillaient les topiaires et a déclaré : « Quand je serai grand, je ferai çà !»
Désormais, je tente de faire découvrir à Nino d’autres espaces du jardin : je l’ai emmené voir les Marmousets et les Enfants dorés. Mais le Dragon a eu plus de succès que l’enfance ! Nino doit aimer le frisson d’une peur sans danger. Au bout d’un moment, en bas de l’allée d’Eau que nous commencions à remonter, il m’a dit « On peut rentrer à la maison si tu veux ! » Mais sur le chemin du retour avant même que nous ayons quitté le parc il m’a demandé « On peut aller voir Encelade, peut-être ?..
Quant à l’avenir, je ne désespère pas de lui faire découvrir d’autres lieux du domaine et je redoute le moment où il me demandera de lui raconter l’histoire d’Encelade, l’horreur sous la dorure !
Anne-Marie Lefèvre, août 2022