Les œuvres des Amis de Versailles dans l’exposition « Les Animaux du Roi »

Publié le 13 novembre 2021

Depuis le 12 octobre 2021 et jusqu’au 13 février 2022, le Château de Versailles présente l’exposition « Les Animaux du Roi » dans les salles d’Afrique et de Crimée. Parmi les 300 œuvres exposées, trois ont été restaurées grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles, et une est entrée dans les collections du Château par notre intermédiaire. Trois autres œuvres, ne pouvant être exposées, sont par ailleurs mentionnées dans le catalogue de l’exposition.

Les œuvres exposées

Trois tableaux et un fauteuil sont présentés dans « Les Animaux du Roi », nous vous proposons de les découvrir dans cet article depuis le mécénat le plus ancien au plus récent.

Marie-Antoinette, Reine de France à cheval

Vêtue d’une culotte masculine et d’un habit de chasse ceint à la taille d’une écharpe blanche, la souveraine chevauche à califourchon, ce qui ne laisse pas les commentateurs indifférents. Sa monture porte le harnachement des chevaux des gardes-nobles hongrois de la cour d’Autriche : tapis de selle en peau de léopard et rênes ornés d’affiquets bleus. Accompagné d’un épagneul et d’un lévrier portant un riche collier (témoin du traitement dont bénéficiaient les chiens de la meute royale), suivie d’autres cavaliers, elle se livre ici à l’une de ses activités favorites : la chasse à courre.

Extrait d’une notice de Gwenola Firmin, catalogue de l’exposition « Les Animaux du Roi » sous la direction d’Alexandre Maral et Nicolas Milovanovic
Marie-Antoinette à cheval. MV 5718 © Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

Normalement exposé dans les petits appartements de la Reine, vous pouvez retrouver ce tableau de Louis-Auguste Brun, dit Brun De Versoix, dans la salle « Chevaux Royaux » de l’exposition. Peinte vers 1783, cette huile sur toile est un don des descendants du peintre au Château, par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles, datant de 1912.

Marie-Antoinette s’était adonnée aux plaisirs de l’équitation, dès son arrivée à la cour de France, en montant ses chevaux anglais aussi bien en amazone qu’à califourchon, à la manière masculine. Dans ses lettres, sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse, le lui reprocha et la mit en garde contre cette activité jugée dangereuse et inconvenante pour une princesse.

Extrait d’une notice de Xavier Salmon

Un des deux fauteuils du cabinet de la Méridienne

Le fauteuil à la Reine, présenté dans la salle « L’animal précieux » de l’exposition, provient d’une paire commandée à Georges Jacob vers 1784-1785 pour le boudoir de Marie-Antoinette. Vendu à la Révolution, entré en 1895 dans les collections du Königliches Kunstgewerbe Museum de Berlin, puis disparu lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’ensemble a été acquis en 1980 par le Château de Versailles.

Dès 2013, la Société des Amis de Versailles a financé la restauration du cabinet de la Méridienne comprenant une première phase de restauration architecturale et une seconde phase de restitution des décors textile et de remeublement, encore en cours. Les tissus du fauteuil à la Reine en photo ci-contre seront alors changés pour retrouver un état représentatif de « l’intimité de Marie-Antoinette ».

Crédit photo : V 5183 © RMN-GP / Château de Versailles

On peut admirer la ceinture à parle et rubans tournants, les pieds en carquois, les montants de dossier en forme de torche enflammée et guirlandes de lierre et, au sommet du dossier, les cornes d’abondance ponctuées de têtes d’aigle et de coq. Se démarque les petits chiens pékinois aux accotoirs. Ils prennent appui sur des colonnes torses reliées à des sphinges.

Extrait d’une notice de Pierre-Xavier Hans, catalogue de l’exposition « Les Animaux du Roi » sous la direction d’Alexandre Maral et Nicolas Milovanovic

Retrouvez ici nos articles sur les différentes étapes de restauration du boudoir de la Reine dit, le cabinet de la Méridienne :

Deux esquisses de Jean-Baptiste de Champaigne

L’Empereur Auguste recevant une ambassade d’Indiens. V.2021.1 © Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin
Alexandre Le Grand offrant des animaux à son professeur Aristote. V.2021.2 © Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

Ces deux tableaux de Jean-Baptiste de Champaigne : « L’Empereur Auguste recevant une ambassade d’Indiens » et « Alexandre Le Grand offrant des animaux à son professeur Aristote » ont été acquis en 2021 par le Château. La Société des Amis de Versailles s’est engagée à les restaurer.

Ces œuvres sont exposées dans la salle « L’animal comme symbole politique » et présentent des animaux à la fois exotiques comme le léopard, mais aussi domestiques tels que la brebis ou la poule. Une fois l’exposition terminée, vous pourrez retrouver ces esquisses dans les salles d’Histoire, au rez-de-chaussée du Château.

Participez aux côtés des Amis de Versailles au financement de la restauration de ces deux esquisses de Jean-Baptiste de Champaigne. Le budget est de 8 521,20 €. Chaque don compte. Nous vous remercions par avance pour votre générosité !
Vous pouvez contribuer à ce projet en faisant un don en ligne. Pour un don par chèque ou par virement, veuillez nous contacter.

Les œuvres mentionnées dans le catalogue de l’exposition

Certaines œuvres non exposées sont tout de même mentionnées et ont parfois aidé à la conception de l’exposition. Nous vous les présentons dans l’ordre du mécénat le plus ancien au plus récent.

Le manuscrit Labyrinthe de Versailles

Le manuscrit du Labyrinthe de Versailles publié par Charles Perrault a été acquis en 1934 par la Société des Amis de Versailles pour le Château. Il est mentionné dans les chapitres « La ménagerie royale et le labyrinthe royal (1664-1674) » page 45, et « L’animal symbolique et politique » page 256, du catalogue de l’exposition, comme étant à l’origine du somptueux livre enluminé et calligraphié qui est exposé.

Ce recueil présente les gravures avant la lettre de Sébastien Leclerc représentant les fontaines du Labyrinthe de Versailles. Au verso de ces gravures, on trouve les fables et textes explicatifs composés par Charles Perrault remplacés, dans l’édition de 1677 (Paris, Imprimerie royale), par les quatrains d’Isaac de Benserade. Sont ainsi décrites 38 fontaines, à l’exception de la fontaine « Grenouilles et Jupiter », placée plus tard.

Crédit photo : GR 180 © Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

Le texte de Perrault a été édité en 1675 dans son Recueil de divers ouvrages en prose et en vers, dédié au prince de Conti (Paris, Coignard, p. 225-268). Selon la lettre de Perrault à Alexandre Bontemps datée du 8 mars 1673, publiée également dans le même ouvrage (p. 2-8), le manuscrit aurait été offert au roi pour être conservé à Versailles.

Extrait d’une notice de Raphael Masson

La Comtesse D’Artois et ses enfants

Ce tableau peint par Charles Leclercq vers 1780 se trouve dans le chapitre « L’animal de compagnie et d’agrément » page 386 du catalogue de l’exposition.

Entré dans les collections du Château en 1988 par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles, le portrait de la comtesse d’Artois (1756-1805), épouse du futur Charles X et de leurs enfants (Louis-Antoine, Duc d’Angoulême, Charles Ferdinand, duc de Berry, et Mlle d’Artois) met en scène ces personnages aux allures de poupées dans un intérieur de fantaisie au mobilier néoclassique.

Crédit photo : MV 8572 © Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

Contrepoint pittoresque à la fixité des attitudes et des visages, l’épagneul appartient à ce personnel animal si souvent associé aux portraits d’enfants ou aux scènes d’intérieur.

Extrait d’une notice de Gwenola Firmin, catalogue de l’exposition « Les Animaux du Roi » sous la direction d’Alexandre Maral et Nicolas Milovanovic

Le balcon de la cour des Cerfs

Une photographie de la cour des Cerfs se trouve dans le chapitre « Le sauvage en majesté : grandeur et paradoxes des chasses de Versailles » page 155 du catalogue de l’exposition.

Créée en 1740 suite à l’agrandissement de l’enveloppe construite par Louis Le Vau autour du vieux Château, cette cour est située dans la partie ouest de l’aile Nord du Château de Versailles. Il s’agit de l’une des quatre cours intérieures avec la petite cour du Roi (aile nord, à l’est), la cour de la Reine (aile sud, partie ouest) et la cour du Dauphin (aile sud, partie est). Elle tire son nom des têtes de cerfs en terre cuite peintes au naturel et munies de vrais bois que Louis XV fit placer.

© EPV
© EPV

Le balcon de la Cour des cerfs, entièrement restauré et aménagé à la visite grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles, a été inauguré en septembre 2011. Cette restauration vient couronner le geste d’Hubert de Givenchy, membre du conseil d’administration de la Société des Amis de Versailles, qui avait offert antérieurement les moulages des têtes de cerfs accrochés aux parois de la cour intérieure.

Initiés en 2009, les travaux de restauration et d’aménagement du balcon – de la plus emblématique des cours intérieures du Château – s’intègrent dans un grand projet de réhabilitation et d’accès du public aux précieux petits cabinets du Roi. Les campagnes successives de travaux menés depuis plusieurs années ont permis de restaurer la totalité des espaces attenants donnant sur cette cour qui étaient destinés, à l’origine, au service : la Salle à manger des retours de chasse et l’Antichambre des chiens, la salle des bains du Roi et son passage particulier, le cabinet doré ainsi que la Garde-robe de Louis XVI.

Tel un joyau qui s’offre au regard à travers la vitrine d’un grand joaillier, chaque pièce se découvre à travers les portes-fenêtres situées tout autour de la cour, caractérisée par les trophées de cerfs en terre cuite.

Société des Amis de Versailles

Pour aller plus loin du côté de l’exposition :

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